Toujours en 2010.
Voyage au pays pour un petit mariage bien sympa mais dont la musique m’a laissé de marbre, à part 15 minutes de tech/rock façon 90’s. Limite de la nostalgie.
Vendredi, nous fêtons l’anniversaire de Dora et je retrouve pas mal de goths/métalleux. Bonne tise de compétition, bières avec Wytlytl, vodka black et des Diables Rouges, diaboliquement dosés par Morgan. Avec Karine on s’improvise DJ et je réussi un bel enchaînement « Time of my life » de Dirty Dancing avec « Relax » de Franky goes to Hollywood. Les Svinkels en revanche, passent moins bien auprès des métalleux.
En bas, sur le boulevard, des jeunes à capuches ouvrent une plaque d’égout pour se faufiler vers une vieille centrale EDF pour aller teufer en clandestins. Je croise quelques anciens du Kata / bal des vampires. Vers 1 heure, il est temps de s’esquiver pour retrouver le Nouveau Casino. Je dois être vraiment bien cassé puisque j’arrive à me perdre entre la rue St Maur et Oberkampf. Tant bien que mal je me pointe à l’entrée juste pour le début du set de KENTARO, dj japonais légendaire de chez Ninja Tune, façon platine d’or etc... La salle est blindée, l’espace fumeur est à peine tenable. Difficile de tenir le temps d’une clope sans ressortir les larmes aux yeux.
Le début est un peu mou, tranquille, tournage de table à l’ancienne, virtuose mais un peu chiant. Et puis, le bougre durcit progressivement son set et commence à glisser dans d’excellents délires. Une musique complètement hybride, bouturée de partout, une sorte de funk futuriste, sombre et dansant. Il dégaine même un scratch de la Marche Impériale de Star Wars et nous plonge dans les tubulures de quelque étoile noire de sa composition.
Je manque de me faire atomiser par une charmante blonde quadra sans doute aussi saturée d’alcool que moi-même. Nous dansons un curieux slow fracassé, viril, caliente, engagé mais correct ! La fin de soirée est totalement déboîtée mais le dernier DJ un peu plus relax, me permet de ralentir la cadence et de rentrer à la base.
Le lendemain, changement d’ambiance, à Aubervilliers, dans le quartier du Landri. On était parti pour un plan teuf privée, mais en fait c’était carrément sur liste, très bourge, VIP. On se termine dans une fête de quartier. Coca, tartes et repos du foie.
Avance rapide de quelques jours, pour la rituelle Tokyo Décadance, en guise d’Halloweenerie annuelle. Je vais, pour l’occasion sortir la tenue fatale. L’habit d’Alucard, le vampire manga de la série Hellsing. Look total un peu extrême mais parfait pour une Tokyo. La traversée en métro est donc plutôt délicate mais j’arrive vite devant la Machine du Moulin Rouge. Un monsieur loyal trie les nouveaux arrivés. Toi enfer, toi paradis ! J’écope fort logiquement d’un Hadès écarlate et je me fais shooter par des photographes amateurs toutes les 2 minutes.
La grande salle est bien blindée, l’ambiance est au top, électrique, bondissante et délirante. Tous les âges sont représentés, les mineurs minets dansent avec les goths antiques. Idem pour les looks, cyber fetish, mangas de l’enfer ou casuals indéfinis. Je retrouve Tco, Léa et :[S20]: qui est un des DJ de la soirée et un peu la raison de ma présence, ce soir.
Je commence par squatter la salle d’en bas qui diffuse de la dark electro à l’ancienne et des standards EBM façon Front 242 mixé avec Cargo de Nuit. La salle du dessus est plus étrange, un peu chill out avec diffusion de tube de Daft Punk ramollis. Pas bien compris la version de ce paradis cotonneux et vaporeux. Au centre, le main stage donc, plutôt rock/électro et des performances assez mitigées. Les séances d’aérobic exécutées par des travs japonais m’ont vite gavé. En revanche, une belle perf d’une cracheuse de feu a réjoui mes globes oculaires.
Rencontres assez cools avec jeunes et moins jeunes fans de mangas, dont un Alchimiste créole et une Suisse à bloc qui draguait en masse et en rafales « t’es homo ? T’es avec un mec ? T’es hétéro toi ? Marié ? ». Elle m’a également initié aux « Parisiennes », une marque de clopes suisses. Excellentes !
Je croise :[S20]: et sa copine allemande juste avant son set qui sera sans doute le meilleur de la Tokyo, un poil trop de Beasties Boys, mais le set est pêchu, varié et fait danser les narutos et les sakuras en robes diaphanes et coiffures psychotroniques alternatives. Un petit Gun’s and Roses et Tco saute sur la piste pour faire le air guitair avec les ninjas puis on s’achève avec un Underworld imparable.
A la sortie, je rencontre un sympathique couple suisse de trav/cosplay et discute longuement mangas avant de prendre le métro. Je me fais alpaguer par un mec très cheulou qui, me prenant pour un Cardinal infernal, tient à me confesser une curieuse série de viols. Imaginaires, sans doute car c’est assez incohérents. Malgré tout, il doit y avoir une base plutôt malsaine. Je trace et en fin de ligne, je me fais à nouveau alpaguer par deux étudiantes lookées Halloween, assez sympa. L’une d’elle finit par me faire une séance de pole-dance dans le métro, terminus…
Légère pause clubbing jusqu’à ce jeudi très chargé. Apéro/interview avec Aude dans un Starbuck Coffee, puis comme j’ai du temps à tuer, je vais mater la VENUS NOIRE au cinéma MK2. IL est tard, les couloirs sont déserts. Le film est intéressant. Pas dans sa problématique rentre-dedans un peu trop évidente mais dans ses curieuses torsions morales. Au final, le plus humain, celui qui d’une certaine façon, « aime » réellement la Vénus, c’est son mac. Les médecins et autres bonnes âmes ne lui donne que du mépris et de la condescendance. En revanche, pas vraiment apprécié le grain vidéo des images.
Arrivée au Bato pour une étrange soirée avec FORETASTE, POSITION PARALLELE et SOROR DOLOROSA. Forestate ça assure toujours autant, synthpop de belle facture bien ciselée. PP également très bon, genre pop EBM avec quelques paroles qui « provoquent pour faire réagir » comme on dit dans les milieux autorisés, comme dans la chanson « Couleur Svastika ». Soror Dolorosa est un groupe plutôt métal, sorte de décalque des sisters mais joué par des mecs de 20 ans. Goth rock carré, bien foutu mais ouch les looks qui font mal, du Helldricht vintage.
Public curieux et mélangé, vieux goths, géants à mèches martiales et quelques touristes bourrées dont une bien sévère qui finira à poil sur scène, fessée par des goths coquines. Fait chaud, je reprends un Black Russian ! Je croise aussi un ancien troll de forum ainsi qu’Ovidie qui danse juste mais ne fera pas de DJ set. Elle est remplacé par Eric Débris qui nous offre un set tout cramé. Yannieck Blay me présente des copines darkeuses à mèches et abdos en acier et une after serait tentante mais le boulot m’attend dans quelques heures… Donc je passe.
On enchaîne sur un week end polar, sans temps mort. Vendredi, apéro dans le 14 ème, bonne tise sanglante, sangria/rouge qui cogne. Caryl Ferey me paye un sky, je renchéris avec des tournées de pastis. Jolie rencontre avec la comptable de mon éditeur. Amatrice de sky, marrante et
rentre-dedans. Ensuite, je file au Nouveau Casino pour aller écouter DUKE DUMONT and co. La soirée est des plus curieuses mélange improbable de Kuduro de hipster façopn Major Lazer et de Cold Wave dépressive à la Anne Clarck. De plus, la soirée évolue assez vite dans un set très sombre, darkstep à l’extrême. La fin de soirée est très booty avec quelques géantes en bottes dont les ondulations et les larges sourires auraient fait exploser les artères du bon vieux David Goodis.
Samedi, je remets ça, presque en double, dans une sorte d’inconscience littéraire . Apéro polar à la « Générale », une sorte de salle associative dans le pur style des fabriques du 19ème. Le lieu est sublime et je commence à visualiser les teufs infernales qui pourraient se déployer dans ses entrailles de métal. Bon, on a droit à du rouge bio qui arrache la bouche et à des reprises Rock and Roules bien molles. Le buffet en revanche est pure folie et j’y explose le bide en m’abreuvant de 8.6.
J’en ressors dans un drôle d’état et vais plutôt filer au Bato pour une soirée qui tangue entre la House et l’Italo Disco avec DJ SKRINKLES. Un set plutôt bien trippant malgré mon état à la lisière du monde flottant et quelques passages assez faibles. A noter une petite baston sur la fin de soirée. Une bande de dark hardcoreuses sont venus mettre une peignée à des clubbeuses bondissantes. Je me suis interposé pour calmer le jeu et une nerveuse m’a croqué le pouce ! Gasp !
La nuit se meurt dans une morsure lancinante et dans des remontées électro acides qui défigurent l’espace temps. Ta danse, mes cicatrices.