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Le Blogueur devant le Seuil
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3 janvier 2008

Les Arcanes du Club Van Helsing

Bienvenue au Club ! DSC00249

Ayant enfin bouclé un texte pour la série de fantasy urbaine créée par Guillaume Lebeau et Xavier Mauméjean, je vais retracer les origines et éplucher les quelques bouquins qui me sont tombés dans les griffes.

Le principe : Trois films à mon sens forment la base de cette série, Van Helsing, Blade et le très bon Underworld. Chasseurs contre créatures fantastiques. Haute technologie humaine contre griffes et crocs monstrueux. DSC00253

Comme le Poulpe, les épisodes sont indépendants mais contiennent une trame plus globale qui est la lutte de Van Helsing contre Barnum.

DSC00245Sous forme de « saisons » dans le style des séries télés, le CHV essaye de renouer avec cet autre monstre de plus en plus mythique et en voie d’extinction, le serpent de mer qu’est la littérature populaire.

La térabible : est un document secret et confidentiel qui peut brûler le regard des non-initiés et donc aucun détail n’en sera donné ! Il contient de plus les plans secrets du Bedlam Asylum, le repaire fortifié du Club ainsi que la liste des chasseurs en activité.

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La polémique : éreintée sur le site du Cafard Cosmique, encensée sur d’autres, la série a déchaîné quelques passions. Faut-il foncer dans la parodie nawak ? Essayer d’aborder des questions plus profondes, rester désinvoltes, second degré ? Tenter le postmoderne ?

Les objets : par contre, il y a une belle unanimité sur les livres eux-mêmes, couvertures sobres, grisées, beau dessin, beau papier, photos. Du coup, les livres sont un peu chers… Mais à l’aube de l’explosion numérique du texte, tabler sur des objets un brin « de prestige » permet de capter les collectionneurs. Je ferais juste un parallèle avec les paradoxes actuels qui frappent le marché de la musique, personne n’achète de disques mais certains se vendent des fortunes sur E-bay quelques années après.

Critiques en rafales : DSC00262

Cold gotha / Guillaume Lebeau : Livre introductif de la série qui présente Hugo, James Citrin ainsi que quelques chasseurs confrontés à Dracula et à une bande de vampires et de garous. Thriller fantastique ultra speed et émaillé de marques et/ou de descriptions/notes technico/scientifiques qui en ont énervé certains. Pour ma part, ça fait partie du côté Comics du projet, comme les super héros qui font des cours de physique nucléaire en se balançant des pains dans la face.

Entrée directe dans l’action, nombreuses scènes balistiques. Ça défouraille à tout va mais ça reste prenant de bout en bout. A noter le procédé façon split/screen dans la lignée de 24 heures. DSC00137

Mastication / Jean-Luc Bizien  : Où l’on partage la vie de Vuk, mercenaire des balkans aussi violent et amoral que les lycans (loups garous) qu’il traque à travers Paris. Jeu de massacre et jeux de mots, parfois bien tirés par les poils de garou. Rigolo, fluide et jouissif.

Tous ne sont pas des monstres / Maud Tabachnik : Etrange texte qui sort carrément du cadre Underwolrd/Blade pour faire de Nathan, feuj un rien bobo, le maître du Golem dans un affrontement politico/religieux contre le djinn, en pleine banlieue éruptive. Sujet glissant mais elle met les deux forces assez dos à dos. Certes certains personnages sont un peu des silhouettes de carton et le format assez court et l’intrigue serrée ne permettent pas trop de faire dans la nuance, mais pas ressenti de charge « orientée ». Impression quand même de lire une nouvelle plutôt policière dont le point d’orgue est en réalité le meurtre de la sœur par le frère fanatisé, le club et le fantastique sont un peu « plaqués » sur cette intrigue, même si les descriptions gothiques sont bien foutues. Livre en demi teinte pour ma part.

Mickey Monster / Bretin-Bonzon : De la bonne grosse série B qui fleure bon la collection Gore d’antan. L’aspect chasse « boum-boum » est un peu gommé, c’est un peu le brave type face à la chose venue d’un autre monde mais j’adore les scènes de tripaille à l’ancienne ! Ils jouent avec les références du genre, s’en jamais s’en moquer et tomber dans la parodie facile. A noter également une très bonne scène introductive au Bedlam Asylum. Grand fan du blob, ce livre est mon préféré à ce jour. Bien écrit, prenant, grinçant.  DSC00143

Leviatown / Philippe Le Roy : Le pavé de la collection, 200 pages ! Ambiance jeu vidéo un peu nawak, du style les X-men contre Godzilla en écoutant du métal à fond la caisse, avec une héroïne qui ressemble à la tueuse asiatique de Sin city ! Baston à tout les étages dans une grande tour façon Twin-Towers, démons écailleux, zombies et compagnie.

L’action se situe dans le futur et confronte un paquet de chasseurs au Léviathan. Pas du tout accroché à ce côté jubilatoire et gratuit avec une écriture en roue libre, parfois très efficace, parfois à côté des personnages et de la situation. DSC00141

Délires d’Orphée / Catherine Dufour : Senoufo Amchis, dernier harponneur d’une confrérie de baleiniers, se lance à la recherche de la Lyre d’Orphée, récemment dérobée par un voleur frappé de neurasthénie. Ecriture élégante presque décadente, tension importante entre le chasseur et le maître du club, un monstre brumeux, des références mythologiques. Un vrai beau livre empreint d’une nostalgie triste sur au final, les amours mystérieux d’Hugo Van Helsing.

Beaucoup aimé ce livre, enquête minimale mais ambiance terrible et crépusculaire. Et j’apprécie de plus en plus les textes qui mettent en scène des héros perclus de rhumatismes. Un must ! DSC00139

Freakshow / Xavier Mauméjean : Dernier bouquin de la saison 1, qui s’ouvre sur un choc ! L’attaque du Bedlam par l’armée des Freaks de Barnum. Bien écrit, référencé, assez drôle, j’attendais sans doute trop de l’opus de Xavier Mauméjean. J’attendais un vrai portrait de Barnum, l’ombre antagoniste d’Hugo mais le grand adversaire du Club reste malheureusement trop vaporeux. L’intrigue part un peu dans tous les sens, bel hommage à Alan Moore et à ses Watchmen au passage, mais oscille entre réaliste et manipulation mythographique ou textuelle. De même le final tombe un peu à pic, coupant l’effet de la confrontation ultime. Agréable à lire mais un brin frustrant.DSC00142

Impression de la saison I : hormis le livre de Johan Héliot que je n’ai pas encore pu dégotter malgré une traque effrénée à travers les Fnac et librairies du coin, le CHV tente de renouer avec le genre fantastique sans toutefois céder à la nostalgie. Pari osé, casse-gueule mais plutôt réussi malgré l’hétérogénéité des titres et le côté non linéaire.

Hugo Van Helsing marque profondément cette première livraison tant sa personnalité semble écraser celle des autres chasseurs. Le premier et de dernier bien sûr, mais également celui de Catherine Dufour. Comme si le syndrome « pouple » frappait encore. Plus facile de fédérer une série sur un personnage fort que sur des guests-stars qui devraient pourtant être les pivots des textes. La dernière ligne de Freakshow laisse pourtant à penser que le maître du Club va passer la main et redevenir une présence lointaine, un soutien logistique pour ceux qui traquent les monstres de Barnum.

La saison 2 : l’annonce sera faite lors de la soirée du 15 janvier, mais on peut déjà dévoiler quelques auteurs comme Stéphanie Benson, Romain Slocombe, Pierre Bordage etc…

Ma tentative : j’étais parti sur un hommage lovecratien mêlé de « vie nocturne électro de Paris », deux chasseuses, des traques dans les boîtes de nuit, « blade » oblige… Plus de 60 pages écrites, un plan assez avancé, une ambiance lourde, très « massacre à la tronçonneuse » mais en cours de route, je me suis rendu compte que l’intrigue ne rentrerait jamais en 200 pages et que j’alternais un monstre/une scène de la vie quotidienne. Trop classique.

Du coup, changement radical de cap, le monstre est devenu « le Prince Charmant ». J’ai voulu écrire une sorte de comédie sentimentale gore et sexuelle dans la lignée des catégories III de Hong-Kong et en profiter pour tordre le coup à cette foutue légende du « prince Charmant ». En cours de route, j’ai ajouté un second monstre, sous contrôle d’un des savants du Club, une Lamie, monstre féminin, parfaite pour donner la réplique au Prince. Mon chasseur est un ancien ami d’Hugo, milliardaire lui aussi, mais qui a renoncé à tout ça et vit depuis dans le métro de Londres, comme un ermite et passe son temps à tuer et à écorcher lycans et vampires.

Deux parties, l’une étant le journal du « Prince » et l’autre la traque elle-même.

Texte tout juste bouclé, pas encore relu ni corrigé mais en voici le chapitre introductif.

LAMIE MORTELLE


Prologue

1 an avant...

Le sang d’Hugo, rouge et épais, coulait des profondes blessures qui zébraient son front dégagé. Le liquide liquoreux glissait sur ses lunettes rondes et noires et se concentrait sur le bas de la monture, formant bientôt une larme singulière.

Il était vêtu de son imperméable couleur sable dont la doublure, malgré sa structure en « peau de dragon », était lacérée sur toute sa longueur. La matière pourtant était l’une des dernières découvertes du laboratoire Pinnacle et était composée de multiples cellules de céramique qui parvenaient à absorber les impacts les plus puissants et stoppaient même les balles tirées par les fusils-mitrailleurs.

Le Professeur Van Helsing se promit de renvoyer le prototype à Pinnacle, assorti d’une belle lettre de réclamation, dès qu’il en aurait fini avec son problème immédiat. Tout en pensant à quelque formule introductive, Hugo raffermit sa prise sur la poignée anatomique de son Taurus Raging Bull. Un gigantesque revolver « double-action » fabriqué au brésil, calibré en .454, dont le métal argenté scintillait à peine dans la pénombre. Les lignes pures de l’arme interminable étaient juste éclairées par la lueur diffusée par la Maglite que le Professeur avait jetée par terre, lors de son irruption dans le répugnant cloaque.

A moins d’une dizaine de mètres, juste devant, un regard jaune et phosphorescent troua subitement l’obscurité. Malgré son absolu contrôle et l’avantage procuré par le revolver, encore chargé de trois balles renfermant, outre une charge explosive, de minuscules pointes d’argent bénis, le bras d’Hugo Van Helsing tremblait.

La chose se déplaça vivement  sur le flanc gauche, dans un atroce bruit de reptation. Helsing pressa à nouveau la gâchette et une large langue de feu éclaira brutalement la créature.

Jusqu’au buste, la Lamie était résolument féminine. Une peau bronzée, une poitrine ferme, de longs cheveux noirs. Le ventre n’était en revanche qu’un long tube de chair, musclé et écailleux, similaire à quelque corps reptilien. Les bras graciles étaient terminés par de longs ongles terreux et recourbés tandis que le visage, émacié, évoquait la gueule vorace d’une goule nécrophage.

Le Professeur remarqua les œufs glaireux qui maculaient le sol, disséminés dans le repaire de la créature. Ainsi donc, la Lamie avait eu le temps de se reproduire tout en semant les cadavres dans son sillage visqueux. Malgré ses lunettes noires, le chasseur avait également repéré le boyau, situé à deux pas de la Lamie. Sans doute un passage de secours par lequel elle espérait échapper à son poursuivant.

De façon à en finir, le plus rapidement possible, Van Helsing visa posément le ventre interminable et renflé de la créature avant de presser sur la détente.

Le lourd projectile s’enfonça dans le ventre annelé et donna l’impression d’imploser dans la chair de la Lamie. L’être fabuleux fut déportée sur la droite par l’impact et tenta de se raccrocher au mur. Alors que ses ongles puissants griffaient la pierre, le Professeur se dit que la partie était gagnée. Il s’avança et posa le canon de son Taurus Raging Bull contre le front de la Lamie. Elle respirait encore, avec peine. Déjà, des bulles d’un sang noir affleuraient aux commissures de ses lèvres retroussées en un rictus d’agonie.

Hugo, maître de la situation, se baissa même pour ramasser sa lame torche et en profita pour écraser les œufs gluants sous ses bottes en kevlar. La Lamie poussa un gémissement de désespoir. Van Helsing arma son revolver et prononça, comme à son habitude, quelques vers extraits de la Divine Comédie en guise d’épitaphe pour ce nouveau trophée monstrueux :

¾        Il n'est pire douleur que le souvenir du bonheur au temps de l'infortune.

Mais juste avant qu’il ne presse la détente et efface dans un nuage de cordite la Lamie et celle qui avait été Layal Nigab, auparavant, une forme blanche fila devant son regard et se pencha sur le corps pantelant de la créature.

Le docteur Andersen était un homme d’une quarantaine d’année, de taille moyenne, les cheveux blonds et hérissés, portant une paire de lunettes vaguement tordues. Son visage portait également la marque de la Lamie, sous la forme de cinq estafilades sanglante sur la joue droite. Helsing releva son lourd revolver tandis que le savant en blouse blanche donnait l’impression de vouloir couvrir la créature mourante.

    Epargnez-moi ça, Andersen !

    Helsing ! Je pense que je peux sincèrement corriger ses instincts !

    Docteur Andersen, son organisme est saturé de Teragène. Tous vos efforts ne feront

que reculer l’inévitable. Votre fiancée est devenue la Lamie de la légende, la mère des vampires, une des plus féroces prédatrices du genre humain. Laissez moi lui apporter la libération et une paix éternelle.

Le Docteur Andersen était en train de poser ses mains tremblantes contre la blessure béante de la créature dont le regard jaune commençait déjà à se voiler. Tout en essayant de juguler l’hémorragie, il rétorqua à Van Helsing :

      ¾ Je n’espère plus lui rendre son humanité, Professeur. Mais je suis certain de pouvoir la rééduquer. Elle est pratiquement revenue à l’état animal. Mais avec un conditionnement assez strict, je pense être en mesure de la… La dompter, en quelque sorte.

Le Professeur émit une brève moue de dégoût :

      ¾ Il s’agit de votre fiancée, Docteur Andersen !

      ¾ Non. Layal est morte. Ce qui palpite sous mes mains est autre chose… Un être que vous devriez essayer de comprendre plutôt que d’éradiquer. Je peux la sauver si vous m’en laisser le temps et je peux en faire une créature obéissante. Une sorte de chien de chasse, pour votre club. Elle sera sous contrôle. Je vous le garantis !

Hugo Van Helsing visa à nouveau la gueule déformée de la Lamie. Le visage du Docteur Andersen s’était rapproché encore de celui du monstre comme s’il cherchait à lui donner un ultime baiser. Si le professeur appuyait sur la gâchette, il tuerait très certainement les deux.

A contrecoeur, Van Helsing baissa son arme massive et conclut :

      ¾ S’il y a le moindre problème Docteur, si jamais elle vous échappe, je vous promets que deviendrez l’un de mes rares trophées humain.

Il tourna les talon, rengaina son arme dans les lambeaux de son trench-coat blindé puis retourna dans la station de métro désaffectée. Il y retrouva le pauvre Lachlan Forrow dit « Skinner ». Le chasseur en costume d’alpaga gris, qui portait un panama couleur crème était recroquevillé contre le sol, dans une position foetale. Hagard, il serrait son poignet droit. Son fidèle jeu de cartes était éparpillé autour de son corps tremblant. Hugo se baissa pour observer la blessure de sa dernière recrue de plus prêt. Lors de la traque finale, la Lamie avait littéralement avalé la main droite de Forrow, disloquant ses monstrueuses mâchoires. De ses dents recourbées, le monstre avait arraché l’intégralité de l’épiderme avait d’avaler la peau avec une affreuse délectation.

Les os étaient quasiment à nu et s’agitaient dans ce qui restait de chair.

Vision horrible d’une serre sanglante.

      ¾ Je vous appelle une ambulance, Lachlan.

Entre ses dents serrées, le chasseur répliqua :

    Ne vous donnez pas cette peine, Helsing.

    Je ne vais pas vous laisser comme ça. Venez au moins à Bedlam.

    Pour la dernière fois foutez moi la paix, Professeur Van Helsing !

Piqué au vif, Hugo se redressa et d’un coup de talon, fit voler quelques cartes  à jouer. Le sang qui s’était concentré à la base de ses lunettes noires glissa alors et la larme sombre s’éclata contre l’as de pique.

Un déplaisant symbole, pensa le maître du club.   

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Commentaires
K
Le texte (Lamie Mortelle) est (en l'état) terminé et se trouve dans les mains d'hugo pour corrections/validation etc... Les doigts en sang, je vais les avoir dans pas longtemps mais pour un autre texte, de la pure SF cette fois... Le premier tome d'une trilogie a été accepté pour de l'E@dition, donc je vais me lancer dans la suite. <br /> Pour la suite du lit de béton "Guerre en Enfer", stand-by pour le moment. Le texte est terminé mais peut-être trop minimaliste dans le ton. Je vais attendre l'avis du directeur de collection pour voir ce qu'on en fait =). Cloverfield, vu récemment, m'a donné des idées...
S
Kether, tu nous as mis l'eau à la bouche avec cette intro, j'espère que tu vas te priver d'une soirée sur les pistes de danse parisienne pour écrire jusqu'au bout de la nuit le reste du roman quitte à en avoir les doigts en sang...<br /> Et la suite du Lit de béton sortira-t-elle en 2008 dans la coll. Baleine Noire ?<br /> ;)
K
Ce n'est pas encore arrêté, hugo ayant fort à faire en ce moment mais je pense que ça va plutôt prendre la forme d'un E.book. <br /> Wait and see =)
S
Bonsoir Kether !<br /> Alors suite à la soirée de lancement saison 2 du CVH, sous quelle forme pourra-t-on découvrir ta vision du monde du CVH : roman en 2009 ou diffusion en ligne en 2008 ?<br /> Suite à ta réponse, je mettrai un lien sur mon blog pour que les "accrocs" du CVH puissent découvrir ton prologue.<br /> a +<br /> ;)
K
Je dois rencontrer Hugo Van Helsing dans une librairie sur Paris, demain. J'en saurais peut être un peu plus. Je pars plutôt sur une idée de diffusion internet, la saison étant déjà bouclée au niveau des titres. <br /> a suivre donc...
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