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Le Blogueur devant le Seuil
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19 juin 2008

Crash and Burn !

DSC00347

Sortie ce jour de la version téléchargeable de "Printemps Noir" à l'atelier de presse.

Je me suis fendu d'une nouvelle entre thriller et débine rurale sur fond de vengeance incendiaire. Pour ça, j'ai repris un début de texte, retrouvé dans le grenier, complètement remanié et je l'ai prolongé. Début trés descriptif et suite plus sèche. Un bon exercice, ça s'appelle "La Brûle" et je mets le début en annexe du message.

http://www.atelierdepresse.com/edition/livre-Printemps-Noir-100024-12.htm

J'ai également entrevu la première illustration pour la nouvelle "Ostbergen" et ça s'annonce trés bien.

Reprise, relecture et bonne prise de courge interne pour un texte à venir dans la collection de JB Pouy, "suite noire" dans la "Branche". Bien relire, couper, rajouter, doser. Et on verra bien...

Deux longs textes en instance de corrections, bien rebosser tout ça, relire, de plus en plus, fini le temps des premier jets héroïques. Un polar/fantastique et le début de la trilogie d'héroïc fantasy.

To be continued...

La Brûle

1.

La journée allait bientôt se terminer dans un crépuscule de sang et les rues du petit village d’Anguelec étaient d’une tranquillité mortelle. Toutefois ce n’était rien comparé au calme qui régnait dans la campagne environnante. Aucune présence humaine ne venait en effet perturber l’harmonie printanière.

Oiseaux, insectes et batraciens avaient repris possession des lieux pendant quelques heures et grouillaient en toute quiétude à travers les champs de maïs, dans les bocages, ou en bordure des ruisseaux qui s’écoulaient doucement.

Les derniers nuages, poussés par un vent léger, croisaient au dessus du village, dans la lueur rouge. Les formes aériennes se chargeaient d’étranges reflets sanguins, sauvages, presque inquiétants.

Le père Lebrac, assis sur l’un des bancs de pierre de son jardin potager, cogna sa pipe contre le talon d’un de ses gros souliers couverts de poussière et leva son visage ridé vers le ciel. Il ôta sa casquette de toile et se mit à ruminer :

            ¾ Soir de Sang. Mauvaise nuit… Pas bon.

Pour se rassurer, il se signa par trois fois et, prenant une pincée de tabac dans une blague usée par les ans et dont la ficelle avait été raccommodée par trois fois. Il lança sa nicotine dans l’air et regarda les fragments bruns s’éparpiller en corolle.

            ¾ Pour le diable et sa bande. Que le cornu protège la cohorte des damnés, gémit-il d’une voix blanche tout en bourrant sa pipe. Lorsqu’il l’alluma enfin, une nuit douceâtre, lourde en odeurs de foin et dont l’air était envahi de pollen en suspension, s’était abattue sur la commune.

2.

La forme voûtée et noire surgit brusquement d’un sous-bois, à proximité du lieu dit Fonternio. Elle avançait avec lenteur, traînant derrière elle un jerrycan rempli jusqu’au goulot d’un liquide incolore qui clapotait au moindre de ses pas. Elle arriva bientôt à la lisière de la route départementale, devant un fossé relativement profond, entouré d’herbes hautes. A bout de bras, elle souleva le jerrycan, se tordit et déposa sa charge de l’autre côté. Enroulée dans une sorte de robe, immense, moisie, partiellement brûlée, aux manches trouées, la forme se redressa en faisant craquer ses ossements. Son visage était entouré d’un linge blanc, maculé de boue séchée et sous la demi lune, on ne voyait rien d’autre qu’un trou noir, béant, vidé de toute humanité....

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