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Le Blogueur devant le Seuil
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9 juillet 2009

Club Van Helsing / Feuilleton

Pour cet été, un feuilleton, à l'ancienne, présentant d'un des dossiers interdits de la Défunte Collection d'Urban Fantasy, le Club Van Helsing, uniquement sur ce blog. Discrètement, pour les survivants du Club...

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LAMIE MORTELLE

Yeah, you took me
Naive and ugly
Into your festering heart
And you poured Eros maggots down my throat
Until I choked
There's nothing darker than love that's gone sour
Satan's spit
Love that's gone sour

Therapy?

“Bowels Of Love”

The other monsters and me
Kings of inconsistency and as light as light could be
The other monsters and me
We hadn't any idea of what the future would be

Cobalt 60

“Tomam”

I have all this time,
But nothing is mine
I want to go there
But I've already been
I feel around
I'll talk to you, never again.

I Dance alone
I Dance alone
I'll dance alone
But I don't want to move
I'll take a chance
But I don't want to lose
I want to smash
Spend all my cash
I want to run, wild, all night.

Swayzak

“I dance alone”


Prologue

1 an avant...

Le sang d’Hugo, rouge et épais, coulait des profondes blessures qui zébraient son front dégagé. Le liquide liquoreux glissait sur ses lunettes rondes et noires et se concentrait sur le bas de la monture, formant bientôt une larme singulière.

Il était vêtu de son imperméable couleur sable dont la doublure, malgré sa structure en « peau de dragon », était lacérée sur toute sa longueur. La matière pourtant était l’une des dernières découvertes du laboratoire Pinnacle et était composée de multiples cellules de céramique qui parvenaient à absorber les impacts les plus puissants et stoppaient même les balles tirées par les fusils-mitrailleurs.

Le Professeur Van Helsing se promit de renvoyer le prototype à Pinnacle, assorti d’une belle lettre de réclamation, dès qu’il en aurait fini avec son problème immédiat. Tout en pensant à quelque formule introductive, Hugo raffermit sa prise sur la poignée anatomique de son Taurus Raging Bull. Un gigantesque revolver « double-action » fabriqué au brésil, calibré en .454, dont le métal argenté scintillait à peine dans la pénombre. Les lignes pures de l’arme interminable étaient juste éclairées par la lueur diffusée par la Maglite que le Professeur avait jetée par terre, lors de son irruption dans le cloaque.

A moins d’une dizaine de mètres, juste devant, un regard jaune et phosphorescent troua subitement l’obscurité. Malgré son absolu contrôle et l’avantage procuré par le revolver, encore chargé de trois balles renfermant, outre une charge explosive, de minuscules pointes d’argent béni, le bras d’Hugo Van Helsing tremblait.

La chose se déplaça vivement  sur le flanc gauche, dans un bruit de reptation. Helsing pressa à nouveau la gâchette et une large langue de feu éclaira brutalement la créature.

Jusqu’au buste, la Lamie était résolument féminine. Une peau bronzée, une poitrine ferme, de longs cheveux noirs. Le ventre n’était en revanche qu’un long Tube de chair, musclé et écailleux, similaire à quelque corps reptilien. Les bras graciles étaient terminés par de longs ongles terreux et recourbés tandis que le visage, émacié, évoquait la gueule vorace d’une goule nécrophage.

Le Professeur remarqua les œufs glaireux qui maculaient le sol, disséminés dans le repaire de la créature. Ainsi donc, la Lamie avait eu le temps de se reproduire tout en semant les cadavres dans son sillage visqueux. Malgré ses lunettes noires, le chasseur avait également repéré le boyau, situé à deux pas de la Lamie. Sans doute un passage de secours par lequel elle espérait échapper à ses poursuivants.

De façon à en finir le plus rapidement possible, Van Helsing visa posément le ventre interminable et renflé de la créature puis il pressa sur la détente.

Le lourd projectile s’enfonça dans la chair annelée et donna l’impression d’imploser à travers le ventre de la Lamie. L’être fabuleux fut déportée sur la droite par l’impact et tenta de se raccrocher au mur. Alors que ses ongles puissants griffaient la pierre, le Professeur se dit que la partie était gagnée.

Il s’avança encore de quelques pas et posa le canon de son Taurus Raging Bull contre le front de sa fabuleuse proie. Elle respirait encore, avec peine. Déjà, des bulles d’un sang noir affleuraient aux commissures de ses lèvres retroussées en un rictus d’agonie.

Hugo, maître de la situation, se baissa même pour ramasser sa lame torche et en profita pour écraser les œufs gluants sous ses bottes en kevlar. La Lamie poussa un gémissement de désespoir.

Van Helsing arma son revolver et prononça, comme à son habitude, quelques vers extraits de la Divine Comédie en guise d’épitaphe pour ce nouveau trophée monstrueux :

¾        Il n'est pire douleur que le souvenir du bonheur au temps de l'infortune.

Mais juste avant qu’il ne presse la détente et efface dans un nuage de cordite celle qui avait été Layal Nigab, une jeune femme sans histoire, quelques jours auparavant, une forme blanche passa devant le maître du Club et se pencha sur le corps pantelant de la créature.

Le docteur Andersen était un homme d’une quarantaine d’année, de taille moyenne, les cheveux blonds et hérissés, portant une paire de lunettes vaguement tordues. Son visage portait également la marque de la Lamie, sous la forme de cinq estafilades sanglantes sur la joue droite. Helsing releva son lourd revolver tandis que le savant en blouse blanche donnait l’impression de vouloir faire de son corps un rempart pour la créature mourante et condamnée.

    Epargnez-moi ça, Andersen !

    Helsing ! Je pense que je peux sincèrement corriger ses instincts !

    Docteur Andersen, son organisme est saturé de Teragène. Tous vos efforts ne feront

que reculer l’inévitable. Votre fiancée est devenue la Lamie de la légende, la mère des vampires, une des plus féroces prédatrices du genre humain. Laissez moi lui apporter la libération et une paix éternelle.

Le Docteur Andersen était en train de poser ses mains tremblantes contre la blessure béante de la créature dont le regard jaune commençait déjà à se voiler. Tout en essayant de juguler l’hémorragie, il rétorqua à Van Helsing :

      ¾ Je n’espère plus lui rendre son humanité, Professeur. Mais je suis certain de pouvoir la rééduquer. Elle est pratiquement revenue à l’état animal. Mais avec un conditionnement assez strict, je pense être en mesure de la… La dompter, en quelque sorte.

Le Professeur émit une brève moue de dégoût :

      ¾ Il s’agit de votre fiancée, Docteur Andersen !

      ¾ Non. Layal est morte. Ce qui palpite sous mes mains est autre chose… Un être que vous devriez essayer de comprendre plutôt que d’éradiquer. Je peux la sauver si vous m’en laisser le temps et je peux en faire une créature obéissante. Une sorte de chien de chasse, pour votre club. Elle sera sous contrôle. Je vous le garantis !

Hugo Van Helsing visa à nouveau la gueule déformée de la Lamie. Le visage du Docteur Andersen s’était rapproché encore de celui du monstre comme s’il cherchait à lui donner un ultime baiser. Si le professeur appuyait sur la gâchette, il tuerait très certainement les deux.

A contrecoeur, Van Helsing baissa son arme massive et conclut :

      ¾ S’il y a le moindre problème Docteur, si jamais elle vous échappe, je vous promets que deviendrez l’un de mes rares trophées humain.

Il tourna les talons, rengaina son arme dans les lambeaux de son trench-coat blindé puis retourna dans la station de métro désaffectée. Il y retrouva le pauvre Lachlan Forrow dit « Skinner ». Le chasseur en costume d’alpaga gris, coiffé d’un panama couleur crème, était recroquevillé contre le sol, dans une position foetale. Hagard, il serrait son poignet droit. Son fidèle jeu de cartes était éparpillé autour de son corps tremblant. Hugo se baissa pour observer la blessure de sa dernière recrue de plus prêt. Lors de la traque finale, la Lamie, en disloquant ses monstrueuses mâchoires, avait littéralement avalé la main droite de Forrow.

De ses dents recourbées, le monstre avait arraché l’intégralité de l’épiderme avait d’avaler la peau avec une affreuse délectation. Les os étaient maintenant quasiment à nu et s’agitaient dans ce qui restait de chair.

Vision horrible d’une serre sanglante.

      ¾ Je vous appelle une ambulance, Lachlan.

Entre ses dents serrées, le chasseur répliqua :

    Ne vous donnez pas cette peine, Helsing.

    Je ne vais pas vous laisser comme ça. Venez au moins à Bedlam.

    Pour la dernière fois foutez moi la paix, Professeur Van Helsing !

Piqué au vif, Hugo se redressa et d’un coup de botte, fit voler quelques cartes  à jouer. Le sang qui s’était concentré à la base de ses lunettes noires glissa alors et la larme sombre s’éclata contre l’as de pique.

Un déplaisant symbole, pensa le maître du Club.   

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Commentaires
K
J'ai un stock de balles en argent pour ma gatling et des bombes de concentré d'Aconit en spray, je l'attends...
H
Je t'avais prévenu de ne jamais divulguer l'une de tes chasses. Vuk va s'occuper de toi.
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