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Le Blogueur devant le Seuil
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23 octobre 2009

A Contrario

A contrario

Blogs et Bouquins LAPINOU

Entre deux soirées, ci-joint une compilation de blogs que je visite régulièrement, en quête d’infos non frelatées ou de sang frais.

Commençons par, « une excroissance », le blog d’Antoine Chainas. A la fois laboratoire d’expérimentations personnelles, annonces, poésies et exhibition des goûts « Trash » et « SF » de son propriétaire.

http://zymansky.over-blog.com/

Du coup, j’ai finis par acheter et lire « Versus », paru en folio. Portraits de deux flics sur l’abîme et de la mère d’une ancienne victime d’un crime pédophile. Un roman très sombre qui ne se lâche pas. Etrangement, je ne le rapproche pas d’Ellroy ni de Maurice G, comme on a pu le lire dans la presse ou sur quelques sites mais plutôt de Robin Cook voire de Frédéric Dard.

versus

Dard ?

Oui, car premièrement Dard, ce n’est pas que San Antonio. C’est un écrivain qui a signé en son temps, et souvent sous son nom, des romans très noirs, violents parfois nihilistes. Ensuite, ce qui m’a immédiatement fait penser à Dard, c’est la présentation du bordel de l’horreur « High tech ». 95% des auteurs de thriller/noir auraient traité ça façon film d’horreur avec progression graduée dans l’ignoble ect… La découverte de l’horrible bordel empreint de mercatique est plutôt « fun », légère et par conséquent plus marquante.

Autre chose à signaler, l’auteur pose clairement les lignes de démarcation entre lui-même et ses personnages. Ainsi la logorrhée haineuse de Nazutti, le personnage central du bouquin, reste bien circonscrite évitant les écueils de la contamination. Un principe que l’on retrouve dans le très noir et extrême « Hécatombe » de Nada.

A savoir une vraie mise à distance avec son sujet et ses personnages, un peu comme dans cette incroyable scène de « L’inspecteur Harry » quand Dirty Harry se met à torturer le sniper « Scorpion » et que la caméra de Don Siegel s’éloigne rapidement du stade de foot en hélicoptère.

dirty

Dans l’antiquité (les années 80’s/90’s) les auteurs semblaient se fondre dans le sujet jusqu’à embrasser certains tics de langage. Ellroy en est un spécialiste dans ses premiers romans. Le mot d’ordre était plutôt, "si j’écris sur des flics violents et racistes, je vais adopter un vocabulaire similaire".

Passons maintenant au blog de Dhalia, qui renferme quelques belles critiques culturelles, diverses et variées.

http://www.ohmydahlia.com/blog/

Elle a également récemment sorti son premier livre « Adore » chez Léo Scheer.

ADORE

Ouvrage que je me suis empressé de lire mais qui ne m’a pas spécialement emballé. Certes l’écriture est élégante et les pièges du trashou/crassou sont évités mais… Je crois simplement que le sujet en lui-même m’a barbé. Ok, une fille se fait larguer par SMS par son copain, elle l’entrave et le force à l’écouter.

D’accord. La fille est plutôt gentille malgré son sadisme présumé. En fait, elle est toute simple et funky, le garçon par contre, s’en traîne une couche et « les draps noirs » de kéké goth, ça méritait, au moins l’ablation de la rate.

Pas de ninjas ? Pas de zombies, pas d’explosions et même pas le museau d’un kobold ! A oui, j’oubliais, c’est en litt-gen, comme on dit, du « blanc ». Un autre sous-genre, sans armes, ni gobelins, ni croiseurs stellaires.

Bon, je charge un brin la mule et j’attends la suite avec autre sujet puisque l’essentiel est là, une vraie écriture, un style.

Une brève glissade sur le blog de Fabrice Colin, dandy stakhanoviste, que je compulse régulièrement malgré mon allergie tardive à la pop anglaise. Radiohead, passé « Creep » et « Ok Computer » ça m’endort assez vite.

http://fabrice-colin.over-blog.com/

Pas lu grand-chose du monsieur, hormis le redoutable Atomic Bomb, pochade bicéphale écrite avec David Calvo, à la fois tordante, énervante et parfois navrante (la dernière partie surtout). Mais je dois avouer que son blog est souvent passionnant.

ATOMIC

On se rapatrie en vitesse sur des territoires connus en cliquant sur le tranchant « J’irais verser du Nuoc-Mâm sur tes tripes ». Du dub de zombies italiens à moustache, de l’électro hippie-core ? De la Noïse et des lapins nains férus de jazz ? Que demander de plus ?

http://surtestripes.blogspot.com/

Le bougre écrit régulièrement dans Tsugi et Noïse, le seul magazine papier musical encore indispensable dans cette partie de l’univers ! NoISE_131

Pour finir cette rapide sélection, une excellente chronique du « Tacot d’Elsa Lambiek » sur le site K-Libre, un bel observatoire des textes sombres et polardeux.

http://www.k-libre.fr/klibre-ve/

      

Une histoire belge gore (par Julien Védrenne)

Trois étudiants décident de profiter pleinement de leur dernière année à la fac de Rennes avant d'entrer dans un monde d'adulte qu'ils ont peur d'aborder. Parmi eux, Jacques, qui va chercher la compagnie d'Elsa, une boursière belge qui est l'exacte contraire de ses conquêtes habituelles. Elsa est une garçonne, chaussée de Doc Martens, avec des cheveux gras et une vieille caisse. Peu à peu, il apprend à l'apprécier malgré les quolibets de ses deux compères et les regards des autres. Mais un jour débarque Gilbert, son meilleur ami. Tout commence à dégénérer. L'ambiance est délétère. Gilbert est un provocateur qui se joue des étudiants lorsque les nombreuses soirées décadentes battent leur plein. Gilbert peut se targuer d'être coprophage, de prendre une assiette et de baisser son froc pour chier dedans. Jusqu'à la bagarre, les regards haineux et les disparitions étranges.
Avec Le Tacot d'Elsa Lambiek, Laurent Fétis se joue des contraintes. Ce court roman qui débute comme un feuilleton aux sentiments mièvres pour s'achever comme un film gore horrifique est surtout très bien structuré et équilibré. L'on sent que Laurent Fétis a toujours eu en tête la longueur du manuscrit qu'il devrait rendre (n'oublions pas que les ouvrages de la collection ne font que 96 pages ; l'hommage à un roman de la "Série noire" est, lui, peu évident. Le Tacot d'Elsa Lambiek est un hommage au Tango des alambiques, de Robert O. Saber. Les deux intrigues n'ont strictement rien à voir et l'homophonie des titres reste quand même un peu bancale). L'évolution des rapports entre tous les protagonistes va lentement s'amplifiant pour arriver à un éclatement total et gore, prévisible pour le lecteur qui connait Laurent Fétis, imprévisible pour ses personnages. Quand les monstres débarquent dans un monde de monstres, il ne peut arriver que des histoires monstres : c'est Le Tacot d'Elsa Lambiek !

Citation

Armelle ? Je comprends pas ! On a juste flirté, non. Un peu de pelotage peut-être. J'ai pas super imprimé la fin de soirée. Je me souviens de son prénom, c'est déjà pas mal !

TACOT

 

http://surtestripes.blogspot.com

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