THERAPY ? de choc

8 décembre 2010

Ce soir, c’est un évènement. Un vrai. Intime. Le passage d’un groupe de métal chevillé à mon corps sonique. Les Irlandais de Therapy ? jouent ce premier vendredi de décembre au Nouveau Casino, l’un de mes clubs de référence.

J’arrive très tôt, dès l’ouverture pour ne pas rater une parcelle du spectacle. On entame par BUKOWSKI, un très bon combo rock/noïse français. Carré, efficace. De quoi frôler, une fois de plus, la matrice rock’n’roll qui, malgré les années et mes glissades technos, arrive encore à me faire vibrer. Superbe introduction à la nuit.

On enchaîne ensuite avec une réelle surprise, RICKY WARWICK, juste un mec de Belfast avec sa guitare électro acoustique façon chanteur de pubs. Entre Bruce Springsteen et Jeff Buckley. Ca devrait être loin de moi, mais peut être que la bière est déjà entrée dans mes veines… Et j’aime ! Ballades de la débine, BELFAST CONFETTIS, odes aux whiskies, aux amis, au pavé humide. Dans les bras de Belfast, je me laisse toucher par les complaintes pluvieuses des dimanches matins. Je m’offre un sky pour rester dans le ton et vais acheter deux disques à monsieur Warwick. Un pour moi, un pour mon père. Noël approche et j’ai l’idée d’un petit pack de survie irlandais. Le vendeur ressemble étrangement au chanteur de THERAPY ? Le frangin d’Andy ?

C’est à eux, retour de la Thérapie de Choc ! La salle est vite blindée d’un public varié, hommes, femmes, vieux ex-inrocks dans mon style accompagnés de leurs filles aux cheveux rouges. J’avais bien aimé leur dernier concert à la Maroq’ mais ce soir, le monstre de métal dansant est vraiment de retour. Porté par un nouvel Album, Crooked Timber, distribué surtout en MP3, le trio alterne les hits imparables et les nouvelles compos qui sonnent à la fois plus torves, puissantes et parfois jazzy. Cette nouvelle touche est due à leur dernier batteur Niel Cooper, qui a une patte assez fabuleuse.

Juste de la beauté rock à l’état brut. Andy est à bloc, déconne avec nous, évoque la main de Thierry Henry et nous rappelle les lois élémentaires « It’s Friday night, lets get drunk ! » Je valide le programme et alterne bière et sky, jusqu’à atteindre l’état idéal, à la frontière.

Et voici cette version de « Diane » ultra agressive, presque du bruit blanc. La cover d’Husker Dü retrouve le corps de son sujet, oublié le pourtant très bon plan au violon. Retour au brutal, l’abrassif, le coup de brique en pleine tête.

Ensuite, je décide de me replier au Bato pour mon injection de NEW WAVE concentrée et quelques -verres de rhum gingembre. J’y retrouve une bonne partie de la bande, Stef, Dora et compagnie. Ce n’est pas la foule et les débuts sont assez soft. Ce qui est assez bien vu, au final, moins de hits énervés, moins de second degré foireux. Une sélection plus fine, plus actuelle, plus Valentine que Gumic diront nous en tant que puristes et habitués de longue date. La Jager c’est le bonheur et la Jager bomb( un shot de jager logé dans une redbull) c’est d’une efficacité redoutable. Quelques rencontres dansantes de fin de soirée, dont Aurélie et Dawn. A la sortie, sur les quais, on repère les signes d’un cataclysme.

Le lendemain, je remets ça, un big apero porte d’Orléans, bonne tise au vin rouge classieux(donc encore dans un bel état pour aller danser) et je me téléporte une fois de plus au Bato pour une soirée IMBROGLIO.

Damned, j’ai raté OKAIN mais j’arrive pile pour ANDRADE toujours aussi à l’aise dans son registre house percussive, efficace et décomplexée. Rencontré pas mal de monde, dont Greg, un moniteur de ski qui voulait m’envoyer en éclaireur pour que j’aille lui draguer quelques demoiselles. J’intercède mais il se prend une veste. Richard, un musicien de Jazz avec qui j’ai une disussion plus qu’improbable au comptoir, Ronan, ami breton et bien cramé qui me passe sa carte business de chez Ethicon, Aurélia, quelques anglaises à bloc et Gina en fin de soirée.

ANTHEA passe ensuite, et nous assène une grande claque. Sa house tabasse à la limite de la tek avec des percus métalliques écrasée par des passages solaires et saturés. Une large sourire, une générosité sans faille, je suis fan de la dame, dans mon top 5 sans problème.

Et Tibo’z pour finir, tranquille. La mémoire de la dernière heure s’évapore dans les ultimes verres. Une sorte de géante déchaînée me fait un massage d’épaule tandis que les videurs passent et nous vannent avec gentillesse. Autant s’arrêter là, pour ce soir.