Paris/Perpignan : clubbing de juin

Du Bibax au Napoli !

Décidément, la récente soirée Audiofluids était vraiment excellente et m’a donné envie de continuer à suivre les évolutions de cette scène House à la « touche Française ». Du coup je rempile ce 30 mai pour une virée aux Voûtes St-Honoré pour y retrouver l’équipe HAK/Syl/Wild avec en invité de marque, le sieur OKAIN, déjà remarqué à plusieurs reprises.

Un côté « comme à la maison », des anniversaires, peu de monde en début de soirée ajoutée à une piste un réduite encerclée de quelques marches bien traîtres vont faire que j’aurais du mal à apprécier les trois premiers DJ, pourtant déjà vus et qui savent y faire dans ce mélange de tech/minimale/house, entre nappes vaporeuses et percus housy. Je squatte le bar jusqu’à ce qu’Okain prenne la suite et parvienne en quelques titres à lancer la nuit. La bonne sélection, assez dans la veine Audion/Minus, sombre, électro et orientale. Ça groove bien ! Un jeune mec à chapeau me fait une déclaration enflammée et en anglais. Tranquille et flatteur. Mais après le passage d’Okain, légère retombée et sortie complète du truc. Pas vraiment de vibration. 4 heures. Encore tôt, mais demain, se profile déjà une autre soirée. Je me téléporte à l’extérieur et vais galérer ma race sur les boulevards à la recherche d’un taxi ! Paris by night et interminable attente. Au final, j’aurais peut-être dû squatter un peu plus longtemps.

Le lendemain, samedi, before dans le 13 ème chez des amis. Je m’improvise Selector/DJ et tente de trouver des choses dansantes et agréables dans une discothèque très 80/90, rock/jazz… Pas facile et on m’éjecte assez rapidos. Je tente de décider quelques convives à m’accompagner au Batofar pour la backstage, en vain. Les potes préfèrent aller jouer à la pétanque de minuit plutôt que d’aller guincher ! Je noie ma déception dans l’alcool de contrebande. Passage dans le métro, sonorisé par un excellent gratteur de rock/country.

Grosse ambiance au Bato ! Avec cette 44 ème édition des Backstage, avec SOMEONE ELSE // SEUIL et BRIAN TUU …. Je retrouve les berlinois ainsi que les clans clubbers principaux !

Finalement, quelques convives de la soirée précédentes, des vétérans du clubbing, ont décidé de me rejoindre et ont même réussi à négocier quelques entrées avec le videur, « genre on connaît Laurent etc… ». Tssss.

Bonne éclate, même si le fracassement éthylique a pu altérer mon sens critique. Je me retrouve dehors, rumeurs d’after. Mon alarme se déclenche et je me grille auprès de l’intelligentsia minimale avec ma sonnerie house bien moisie. Je vais quand même suivre le mouvement. Voyage en taxi avec Sarah et un des DJ, en route vers le Bibax, un rade à Belleville !

Je retrouve des amis et des habitués, ambiance feutrée et familiale, mélange bar de quartier et repaire de clubbers. Impression de débarquer dans une zone frontière poussiéreuse du type « bordure du rio grande, 1935 ».

Accueil nickel de Brigitte la tenancière et ça démarre bien jusqu’à ce qu’une baston éclate. Menace de foutre tout le monde dehors. Le mec se calme et on peut redescendre à la cave pour le groove terminal. Captage de Damien, Amar and co, discussion erratique avec Marianne, retrouvailles avec les serveurs du bato. Une after pour l’anniversaire de Pass-Pass, ambiance à la Réda, Jedsa ou Hak aux platine. Les impressions se délitent, les murs suintent généreusement.

Une opticienne blonde, lovée sur une banquette, à côté d’un petit chien, me hèle pour discuter lunettes. J’ai l’impression d’être passé à travers le miroir, une fois de plus. Contacts improbables, presque irréels. Dernière danse, ultimes salutations. Je traverse un pont. Juste bien, épuisé mais curieusement heureux. Chez moi, le flyer du Berghain, semble me faire une invite. Je l’encadre. Souvenirs, souvenirs.

 

Le 7 Juin, je suis mandaté à Perpignan pour une séance à la FNAC autour des polars/rock, sous l’égide de Mare Nostrum, je retrouve JB Pouy et Thierry Criffo dans le TVG. JB relit un de mes textes en gestation, un truc un peu bizarre, avec une pointe dé déviance. Je bosse sur la suite de ma trilogie cyberpunk, aidé par mes droïds portables tout en regardant défiler le paysage. Débarquement dans un vent chaud et un soleil blanc, direction la FNAC.

Brève intervention, pas la foule mais quelques bonnes questions et rencontre avec Maxence Grugier, cyber-chroniqueur, mister Ward, François Darnaudet , Gill Graff, Quentin and co… Restau avec une grappa de tueur en guise de digestif puis une dégustation de whiskies, du moins au plus tourbé... Ça finit par attaquer et Sergueï va même invoquer le spectre terrible de Vince Taylor devant nos yeux piqués par le malt. 2 heures 30, fin des hostilités, je titube jusqu’à mon hôtel et vais tout de même faire un saut au Napoli, une boîte généraliste située sous une pizzéria.

Je regarde un videur pédagogue qui inculque à quelques jeunes quelques notions respectueuses puis filtre directement. Du son grand public, pour quadras et jeunes, années 80 et 90, rock, électro. Le son est correct, l’endroit est plaisant, le public bien mélangé et open. Couples homos, copines de bureau, jeune filles enterrant leurs vies. Quelques vodka/pomme pour maintenir la chaudière en fonction et je finis par groover sur du Big Soul ou du Estelle. Je rentre avec des visions persistantes, des corps fantômes. Ivresse profonde.

Un réveil rude ! Errance à côté de mon hôtel à la recherche de quelques décors pour une nouvelle à venir puis je repasse chez Philippe, l’éditeur. Je squatte, je bois des litres d’eau, je détaille quelques ouvrages fétichistes. Il faut rentrer vers la capitale, en essayant de faire sortir quelques nouvelles pages du sombre futur du Cœur Inachevé, Volume II. Je fais quelques pauses en lisant le bouquin de JB, le bien nommé FEUQUE !