Des kilomètres de dancefloor : part I
Des kilomètres de dancefloor : part I
Modification dans mon système de rapport des nuits blanches et des voyages dans les musiques altérées. J’ai pris pas mal de retard et les nuits se sont accumulées. Pour ne pas perdre le souvenir de cette brume électronique, je vais reprendre cette longue course.
Il y a tout d’abord ce bouclage des soirées Freak’n’Chic au Bato. Une légère fatigue se fait sentir. Moins d’énergie dans les mollets, la minimale qui colle, un peu poisseuse. Un sentiment de fin de nuit. Amoncellement d’ordures et d’aigreurs stomacales. Une envie de changer d’air musical.
Le festival Noxious tombe à pic. De l’indus rythmique, du digital hardcore et surtout une prog qui arrache. SERIAL INDUSTRIE nous balance un live bien puissant, tribal, planant et dansant, assisté par Ninon et son violon magique. Retrouvailles avec la clique Dark Indus et de bonnes rigolades. Une question sur mes préférences sexuelles, que je tranche d’un 50% aléatoire.
J’achète un T-shirt SUICIDE INSIDE, le side project des toujours adorables AMBASSADORS 21 et vais m’empresser d’aller les écouter sur la piste principale du Klub. Plus sombre, plus NEW WAVE torturée, avec le poids des ans je les préfère dans cette configuration. Groove bien absolu et after bien exténuée chez Anne Laure avec :[S20]: et la bande. Retour à Neuilly, dans les nuages. Je squatte juste un peu cette fois.
J’enchaîne par un nouveau mariage breton, à côté de l’ambiance et de la musique. Dans une autre dimension.
Retour salvateur à Paris, face au Cow-boy mascotte de l’étrange festival. Pas le temps d’aller voir beaucoup de films cette année. Juste quelques perles du cinéma érotique japonais, le Pinku Edo. Dont ce long métrage surprenant « La chambre obscure ».
Ensuite, je dois aller à Reims pour un festival du polar. De bonnes rencontres malgré un carcan un peu figé. Pas grand monde aux signatures mais une expo photo réussie et décalée. Reims by night ? Oui, il faut explorer la nuit. Before dans un excellent restau rital puis je me téléporte avec mon éditeur au VOGUE. Public très jeune, encore plus qu’au Social Club. Les videurs tentent de nous déporter à la FACTORY. C’est plus de votre âge… Oui, nous devons avoir l’air malin avec nos vestes sombres et nos rides de crevards parigoths cramés. Le son est correct mais la prog est plutôt daubesque. Au mieux nous avons droit à du David Guetta / Lady Gaga. Bel endroit toutefois, mais rempli à craquer de filles sympas et de garçons un peu plus tendus… Nous détonnons dans la masse, en costards noirs au milieu de gamin à mèche avec le polo passé sur la chemise de trader. Nous enquillons les Jack puis passons au cocktail du VOGUE (téquila/vodka/redbull). Ha ben voilà ! Tout de suite ça va mieux ! Relax !
Nous tenons avec vaillance jusqu’à 2 heures 30. Planté dans la salle fumeur, je me fais aborder par une jeune demoiselle. Salut, moi c’est Gaëlle. T’est dans quelle fac ? J’ai le malheur de répondre que c’est fini pour moi depuis longtemps les amphis éclairés au néon et le glutamate du Restau Universitaire. Et que je suis ici pour des bouquins… Ca tombe à pic, elle est en fac littéraire etc… avant de passer du côté obscur de l’alcool, Je m’éjecte vite fait et rentre à mon hôtel. Je termine le festival sous perfusion de champagne.
Le lendemain, retour sur Paris en début de soirée. Envie de renouer d’emblée avec le gros son et l’ambiance club. J’ai été bien inspiré de me prendre un pass pour les 8 ans des DUPLEX 100/MINIMAL DANCING au Nouveau Casino. Une première partie électro/expé avec le batteur de CAN accompagné par un gars derrière une console. Pas mal. Dans la mouvance jazz /minimale / percussions mais la salle est déserte. 18 entrées. L’expé ne paye plus même avec une légende kraut/rock comme CAN. On nous fout dehors mais on me remet une seconde entrée. Léger break alimentaire au Phukets puis retour dans le club.
Apéro servi par deux bons DJ, dont INITIAL CUTS avec sa Minimale/italo puis enfin voici JOHN TEJADA. Le live est tout simplement énorme ! Plus de heures de techno minimale enrobée d’ une vraie texture pop. Le son est extrêmement rond et deep. Le plaisir est total d’autant plus que je reconnais quelques hits superbement réarrangés. Force, beauté, puissance et évidence. Une métisse au nez percée me complimente et passe comme un rêve.
En fin de soirée, je croise mister PassPass, le sésame nocturne, pile pendant une version house/techno de « What’s going on » de Marvin Gaye. Un titre qui confine au génie. Dans les lumières folles, s’agitent des filles et garçons brûlées par la grâce du moment. Coréenne trippé très touchy et stripper à rayures improvisée.
Je gère mon altération. Bière/cocktails/vin blanc, jusqu’à obtenir un de ces prodigieux joyaux de l’éphémère.