Passage 010

20 février 2011

Les derniers jours de 2009, encore plus près du transfert fatidique en 2010.

Je m’en approche avec cette soirée curieuse. Je commence au Houla Houps, haut lieu du punk, des blogs BD et du rock écorché se soignant à grand renfort d’alcools sévèrement dosés. Release party de l’excellente compilation kod.ex. Même si le son du laptop est un peu faible, c’est toujours un grand plaisir de recroiser les anciens, dont Mister Tormentor, R-vax, Stef et madame + les associés habituels de la noise rythmique…

Je croise Daniel Darc et me fait un pote de comptoir, en l’occurrence un vieux mec SKA, qui trippe sur mon look, chapeau/lunettes noires, très SKA en effet. Les adieux et bises s’éternisent et je rate le couperet temporel pour pouvoir utiliser le pass du REX. En plus, je suis un brin éméché. Donc, je me rabat sur ma base arrière, le BATOFAR.

La soirée se poursuit dans la même vibration étrange. On commence par les DJ, HARRY JAMES et JUS’FAB, des Anglais, entre Fidget et Disco. On se mange donc du Prince, des remix d’Underworld, du Justice et du Boynoze. Planté au bar, je me fais alpaguer en raison de ma grosse bague à tête de mort, par une étudiante en archi bien altérée. Flippée désargentée et sympathique, portant un grand manteau noir et un sac énorme.

Ambiance un peu vide, prélude au premier de l’an, mais une poignée d’acharnés (dont moi-même) contrôlés par les alcools profonds, se démènent jusqu’à la limite, jusqu’à la chute pour certains. J’aime bien le début du set, très péchu qui débouche sur de jolis passages hip/hop acide. Mais au final, cela dérape dans un foireux un peu bas de gamme. La piste se vide et je retourne me poser en terrasse.

Je me retrouve à payer un verre de sky/Perrier à une prénommée Leeloo, pas bien vieille. A l’origine, je voulais juste l’aider à commander un verre de flotte, mais conversation erratique aidant… Je croise Vince, bien cramé aussi. Quelques instants un peu tendus entre Leelo qui me trouvait un air d’un ancien prof de guitare dont elle était secrètement amoureuse, son copain qui grinçait des dents et Vince qui dégainait ses clopes artisanales. Pauline calme le jeu, nous recadre. Leeloo s’écroule et se fait ramener par ses copines.

Fini en bas, une ultime bière salvatrice à la main, déconnecté total. On doit être 5.

Réveil 2 heures plus tard, fête de fin d’année du gamin. Rude…

La semaine qui suit, apéro dédicace pour « FEES DANS LA VILLE », je quitte Clichy investi par la police, un cinglé a trucidé des gens à coups de pelle et de couteau dans la pharmacie, juste à côté. J’arrive un peu tôt au bar et me laisse tenter par un verre de blanc avant de tomber sur Thierry Marignac. Le connaissant assez peu, via son blog et ses traductions, je le lance sur le polar. J’évoque des noms que je pensais fédérateurs et passe-partout. Le tiercé Raynal/Pouy/Daeninckx. Raté. Il entre en rage berzerk. Je ne me mange pas de crochet du gauche, c’est déjà ça.

La suite est plus calme, dédicaces et signatures à tout va, belles rencontres avec Catherine Dufour, Anne Fakhouri et le staff d’actusf. Je garde la caisse tout en m’abreuvant de blanc moelleux.

Le lendemain, j’enchaîne au Nouveau Caz, sans temps mort. Avec MIKE VAMP de Pokerflat en config crooner disco live. J’apprécie avec modération, l’ironie parfois, ça coince, ça rippe, ça rate son cœur de cible. Mais ARNAUD REBOTINI sauve la soirée avec un live très tech puis des glissades rock lors de son second passage sous son incarnation DJ de BLACKSTROBE. Les souvenirs se délitent dans un final façon BUK. L’éthanol m’absorbe.

Et je reviens quelques jours plus tard, nuit du premier de l’an. Intro dans le 14 chez Agnès et Nico qui s’endort très vite, cette année. Je poursuis donc en solo au BATO, une backstage ça ne se rate pas. Surtout qu’il y a des pointures ELECTRIC INDIGO et CLARA MOTO en tête. Les demoiselles nous balancent des set très dansants et festifs. Juste parfaits.

Je retrouve le crew, Damien, Valentine, Amar et Stef, fidèles au poste. J’ai même l’immense honneur de passer de l’autre côté, réellement BACKSTAGE, clope et champagne. Retrouvailles avec Yulita, la reine (désormais rangée) de la java, et FANTOMETTE qui va bien nous faire décoller à l’after.

Je croise aussi SARAH GOLDFARB, dj allemand. Nous parlons musique mais je suis déjà trop émietté dans le monde des esprits russes ténébreux pour pouvoir réellement échanger. Je danse jusqu’à ma limite, me fais embrasser par une demoiselle compacte puis retrouve les quais grisés.

Retour en métro en compagnie d’une autre jeune demoiselle un peu paumée sur Paris qui cherche à rejoindre son copain en banlieue sud. Nous cheminons ensemble jusqu’à mon terminal de bus. Les arbres s’agitent, décharnés mais vivaces.