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Le Blogueur devant le Seuil
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7 octobre 2011

L’ETRANGE FESTIVAL 2011 JOUR 8 part I

L’ETRANGE FESTIVAL JOUR 8 part I DSC00001

 

Réveil un tantinet difficile,  ce matin, le mélange whisky/bière de la nuit blanche dernière a été fatal… Mais pas assez toutefois pour m’empêcher d’aller voir…

THE OREGONIAN : de Calvin Lee Reeder, 1 heure 21.DSC00095

Une jeune blonde à l’air buté quitte son barbu de mari, a un accident de voiture et se retrouve dans une errance mentale fracassé, entre post-apo et lande lynchéenne rurale. Film très expérimental, sons stridents, cris incessants, couleurs flingués, effets videos mais qui laisse tout de même entrevoir une sorte de trame sordide. Fait divers ? Passage vers un autre monde de l’héroïne ?

La gueule de bois n’est sans dout pas l’état idéal pour visionner the Oregonian qui est à la fois gonflant par son ambiance arty et fascinant par quelques scénettes surréalistes. Du sang, du vomi noir, des cocktails à base d’essence, tout cela s’enchaîne, s’entasse dans une logique déstructurée.  On devine quand même que la demoiselle est sans doute décédée/ou victime d’une agression sauvage de la part d’un sodomite arboricole (qui se réincarne en furry verdâtre et masturbateur). Ce qui nous vaut une scène bien trash, où elle se voit morte en train de se faire violer tandis qu’un redneck barbu insère une omelette dans son dos ouvert.

Belle composition de l’actrice principale, qui incarne en quelque sorte la résilience (morte, détruite, elle se reconstruit seule avec des morceaux éparpillés de sa vie, de son passé, enfance etc…) et tout de même une certaine ambiance font que je ne me suis endormi pendant la projection. A revoir (à jeun) ou pas ?

C’est donc dans une sorte d’état second que je me traîne à la séance de.

DRIVE : 1 heures 35, de Nicolas Winding Refn. DSC00097

Une foule bien dense se masse dans la salle 500 dont beaucoup de non-festivaliers, venus juste voir ce film événement. Petite vidéo de présentation du réal (coincé aux US) puis le film fait un faux-départ car pendant 5 minutes, nous n’avons qu’une seule piste sonore, simplement de la musique, sans parole, ni autres sons. Allez, on recommence depuis le début !

Drive est un superbe polar construit sur un scénario simple mais transcendé par une réalisation juste parfaite, glissant dans des compositions mordorées. Nous suivons le chauffeur donc, cascadeur le jour et runner pour braqueurs la nuit. Homme lisse, sans attache, vêtu d’un blouson frappé d’un scorpion et mâchonnant, imperturbable, ses cure-dents. Figure détachée, vaguement cool, qui traverse la nuit et une vie mécanique de vieux-petit garçon fasciné par la vitesse.

Il flashe sur sa voisine, jeune mère dont le compagnon ne tarde pas à sortir de taule. Ce dernier a contracté une dette en échange de sa survie, faire un braquage et ils ont besoin d’un chauffeur…

Si le début reste assez classieux et ambiant, ça s’accélère au centre du film pour s’orienter vers le film maffieu option bidoche. La scène du « baiser » dans l’ascenseur rejoint d’ailleurs les classiques massacres névrotiques des « Parrains » ou celui des « Incorruptibles ».

Mais DRIVE reste avant tout une variation sur la figure du « Héro ». Gosling apparaît tout d’abord lisse, hiératique, planant au dessus des hommes et des lois dans sa maîtrise cinétique. Au fur et à mesure, il va se dégrader, à l’instar de son blouson symbolique, sali, maculé de sang et de graisse. C’est quasiment un sacrifice, une auto-immolation contre la criminalité pour sauver ce qui peut encore l’être, une jeune mère charmant et son enfant. Le tout d’une façon plus pop que dans « le guerrier silencieux ».

Classique instantané !  

Petite pause café et je me rue à la projection de :

COLD FISH : 2 heures 24, Sono Sion. DSC00100

Sorte de faux thriller psychologique, racontant la déchéance totale d’un marchand de poissons effacé qui, par hasard, rencontre un de ses concurrents, vieil entrepreneur millionnaire, suite à un vol à l’étalage commis par sa fille. Ce vieux monsieur, dominateur et macho ne tarde pas à se taper la femme du marchand mutique…

Véritable Cat 3 à la sauce Sono Sion, Cold Fish se révèle fascinant jusqu’au dernier tiers. Une violence psychologique tendue se mélange à des scènes de pur délire. La fin, très sanglante, pédale légèrement dans les boyaux en oscillant entre la farce noire, le gore et la désintégration familiale. Le gros problème de Cold Fish ce sont les acteurs, certains s’en tirent pas mal, d’autres sur-jouent ou ne parviennent pas à tenir leur personnage. La femme du vendeur martyrisé est en un bon exemple, très bonne au début, elle finit par se dissoudre face à la tension entre les deux vendeurs de poisson. De même, les seconds rôles cabotinent pas mal. J’ai reconnu quelques acteurs habitués des productions Sushi Typhoon et certains sont plus à l’aise dans le tronçonnage de zombies que dans le thriller psycho.

Le film conserve une force au vitriol, charge contre la société, le machisme, la tradition, le jeunisme etc… Assez nihiliste comme toute bonne Cat 3 qui se respecte, Cold Fish excelle également dans l’étirement des scènes. Sono Sion, joue jusqu’à la limite de l’exaspération avant d’envoyer la sauce, généralement dans une sorte de libération sanglante. Mais au final, il manque encore le petit déclic de INTO A DREAM ou la dinguerie jusqu'au boutiste de STRANGE CIRCUS. Comme si à force de trop osciller entre le genre et le film personnel, Sono Sion finissait par se perdre lui-même dans ses contradictions.   

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